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La végétalisation des immeubles neufs et des villes

Publié le 07 novembre 2023

D’après une étude de l’Insee, près de neuf Français sur dix vivent dans l’une des 699 aires d’attraction d’une ville. La croissance démographique, associée à l’attrait pour les villes et leurs périphéries, représente un véritable enjeu. Comment offrir un environnement de qualité à tous ces citoyens ? En période de fortes chaleurs, vivre en ville peut devenir un véritable calvaire. La chaleur est difficile à supporter, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Avec le réchauffement climatique, les épisodes de canicule deviennent de plus en plus fréquents. La végétalisation des bâtiments et des villes apparaît comme une des clés pour apporter un peu de fraîcheur aux citadins et rendre l’air plus respirable. Quelles sont les solutions concrètes mises en place dans l’immobilier neuf pour s’adapter au réchauffement climatique ? Que font les municipalités pour redonner du souffle aux citadins ? Débroussaillons le sujet !

L’immobilier neuf s’adapte à un monde plus chaud

L’indicateur degré-heures d’inconfort

Pour rendre les logements plus agréables à vivre été comme hiver, la RE2020, la norme environnementale qui régit les constructions neuves, a introduit la notion de « confort d’été ». Celui-ci évalue la durée et l’intensité de l’inconfort perçu grâce à un indicateur : le degré-heures d’inconfort ou DH. À l’instar d’un compteur électrique, il se déclenche lorsque la température du bâtiment dépasse un certain seuil : 26 °C la nuit et entre 26 °C et 28 °C la journée (entre 7h et 22h).

Exprimé en degrés/heure (°C.h), cet indicateur se calcule en multipliant la somme des heures pendant lesquelles la température maximale de confort a été dépassée à l’écart de température. Un exemple : le thermomètre est monté à 29 °C pendant 1 heure durant la nuit à l’intérieur de votre logement. Dans ce cas, la valeur sera de 3 °C.h : (29 °C - 26 °C) x 1h. Les mesures s’additionnent tout au long de l’année.

Le total annuel est inférieur à 350 °C.h ? Le bâtiment est déclaré conforme. Il dépasse ce seuil ? S’il reste en dessous du DH_Max, il respecte l’exigence réglementaire mais le confort en été devra être amélioré. Comment ? Non, pas en actionnant la climatisation ! Cela ne changerait rien à la donne car le degré-heures d’inconfort est calculé en désactivant le système de climatisation. Pour faire baisser la température d’un cran, seules les solutions bioclimatiques et naturelles entrent en jeu : systèmes de ventilation naturelle (brasseurs d’air, puits canadien…), protections solaires écologiques (brise-soleil automatique, vitrage à contrôle solaire…), etc. Les seuils à ne pas dépasser dépendent de plusieurs paramètres, dont le type (maison, appartement…) et la zone de construction. Pour en savoir plus, consultez cet article.

L’architecture végétale

Dans le neuf, une autre tendance gagne du terrain : la végétalisation des façades et des toitures. Très esthétiques, ces bâtisses vertes captent le regard des passants. Et si dans les villes de demain, tous les immeubles étaient verts ? L’architecture végétale, c’est bien plus qu’un effet de mode. Verdir les bâtiments offre de multiples intérêts. L’un d’eux — et non des moindres — est de réduire la chaleur à l’intérieur du logement en période de fortes chaleurs. Associée aux solutions bioclimatiques et naturelles évoquées précédemment, la végétalisation des façades et des toitures permet d’améliorer le confort des habitants en été, de jour comme de nuit.

Comment est-ce possible ? Les matériaux comme le béton, le ciment ou encore l’asphalte emmagasinent la chaleur durant la journée. La nuit, cette chaleur est restituée à l’atmosphère. Résultat ? Les températures restent élevées, de jour comme de nuit. Ajouter un mur végétal permet de contrer ce phénomène. Les plantes absorbent une partie des rayons du soleil. Cette énergie solaire évacue l’eau contenue dans les végétaux. C’est l’évapotranspiration. La nuit, l’évapotranspiration s’arrête, et les températures diminuent.

Végétaliser un immeuble ne s’improvise pas ! La toiture végétalisée doit contribuer à la bonne isolation de l’immeuble, mais ce chapeau vert ne doit pas être trop lourd sous peine de voir apparaître des fissures sur les murs - voire de menacer la structure entière. Pour limiter le poids de l’ensemble structure - terre - plantes, il est indispensable d’opter pour un sol de faible profondeur. Seul bémol : la terre retiendra peu l’eau, nécessitant de nombreux arrosages. Hors de question de compter sur la main verte - ou non - des copropriétaires ! Pour diminuer la fréquence des arrosages, l’une des solutions consiste à choisir des espèces indigènes, c’est-à-dire naturellement présentes dans la région. Mieux adaptées au climat local, elles ont des besoins en eau réduits. Autre impératif : veiller à ce que le système racinaire des plantes ne menace pas l’étanchéité du toit.

Voici donc quelques-uns des défis auxquels doivent répondre ceux qui conçoivent des immeubles végétalisés. Pour proposer des solutions durables, innovantes et faciles à mettre en place, tout en minimisant l’entretien, promoteurs, architectes, paysagistes et bioingénieurs travaillent main dans la main. Parmi les projets durables et performants, citons par exemple le choix d’un mélange de terreau, de sable et de déchets de matériaux de construction pour réaliser un sol drainant. Cette solution permet de valoriser les déchets tout en évitant la stagnation de l’eau de pluie sur les toits ou dans les installations murales.

Grâce à ces innovations, habiter dans un logement neuf permet de vivre de manière confortable en toutes saisons, de jour comme de nuit. Une fois dehors, c’est une autre histoire !

La végétalisation urbaine, une solution globale pour améliorer le confort en ville

En journée, les grands centres urbains peuvent se transformer en véritables fournaises lorsque le mercure grimpe. À tel point que lorsque vous comparez les températures en ville et dans la campagne voisine, vous n’avez pas l’impression d’habiter dans le même pays. Eh oui, il y a un microclimat en ville. Mais il est artificiel, créer par les activités humaines et l’urbanisme. On parle d’îlots de chaleurs urbains (ICU) pour désigner ces élévations de température localisées. Ainsi, pendant les nuits d’été, il n’est pas rare d’observer des ICU de 7 °C à 8 °C dans des villes comme Paris, Strasbourg ou encore Toulouse. Ces îlots de chaleur génèrent un inconfort et ont des effets néfastes sur la santé humaine. Vous l’avez compris, la solution ne doit pas se limiter à l’échelle du logement, elle doit être plus globale.

Les villes vertes offrent de nombreux bénéfices aux citadins

Créant de véritables oasis de fraîcheur, la végétalisation des villes apparaît comme une des stratégies possibles pour réduire les îlots de chaleur. Selon l’ADEME, elle permettrait de diminuer la température dans les rues de 0,5 °C à 2 °C. Ses avantages ne s’arrêtent pas là. À la régulation de la chaleur s’ajoute celle du niveau sonore ambiant. Les feuillages ont la capacité d’absorber le bruit, alors que les surfaces en béton vont au contraire l’amplifier. Un réel avantage pour améliorer le confort de vie en ville, où la pollution sonore peut être un fléau. Les végétaux contribuent également à diminuer la pollution de l’air en absorbant le dioxyde de carbone. Ils retiennent les eaux pluviales, permettant ainsi de lutter contre les inondations. Bien choisies, certaines espèces favorisent la biodiversité contribuant à un rééquilibre de la faune et de la flore. Dernier avantage - et non des moindres - voir la vie en vert, ça fait du bien au moral ! Les études mettant en évidence les bienfaits des plantes sur l’humeur se multiplient. Il est donc temps de réconcilier ville et nature. Au vu de ses nombreux bénéfices, l’éco-urbanisme devrait s’imposer dans les années à venir.

Les projets de reconnexion des villes à la nature

Immeubles, bâtiments publics et centres commerciaux se parent déjà d’un manteau vert dans de nombreuses métropoles. Des projets urbains de végétalisation se développent un peu partout dans le monde, dont en France. Exit le tout béton ! Les surfaces asphaltées laissent peu à peu place à l’eau et au végétal. De nombreuses municipalités ont fait de la végétalisation des villes leur cheval de bataille. Ville verte par excellence, Lyon est un exemple de réaménagement végétalisé du territoire. La capitale des Gaules compte pas moins de 300 parcs, squares et jardins, et 88 fontaines, bassins et installations de brumisation. Mais ce n’est pas tout ! Depuis 2016, le PLU (plan local d’urbanisme) oblige les promoteurs à végétaliser au moins 30 % des programmes immobiliers neufs. Les actions se multiplient également à Paris, Marseille, avec la végétalisation des espaces publics notamment.

Comme pour les immeubles, verdir une ville ne s’improvise pas ! Il ne s’agit pas de planter à tout va sur le bord des routes. Les plantes sont rigoureusement sélectionnées en fonction de leur capacité à s’adapter aux conditions météorologiques. L’ensemble plante-sol-structure doit former un ensemble harmonieux et viable.

Ce sujet vous intéresse ? Vous souhaitez en savoir plus sur les solutions mises en place pour végétaliser — et rafraîchir — les villes ? Consultez le guide publié par l’Ademe.

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