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Louis-Guillaume Beauchef, Sepimo : « Nous essayons de faire en sorte qu’il n’y ait pas de place perdue »

Publié le 08 février 2022

Depuis près de 60 ans, Sepimo réalise des opérations de promotion immobilière en Île‑de‑France, en Normandie et en Savoie. Entre engagement environnemental et rareté du foncier, Louis‑Guillaume Beauchef, président du Directoire, revient pour nous sur les défis que doivent désormais relever les promoteurs.

Pourriez-vous nous présenter Sepimo ? 

Sepimo est une structure de promotion immobilière qui existe depuis 1963. À l’origine, c’était une filiale de la banque La Henin. Après être passée entre différentes mains, Suez notamment, l’entreprise a été rachetée par Pierre Beauchef, mon père, en 2011. 

À l’époque, Sepimo ne comptait que trois personnes. Sa mission était surtout de chercher des terrains et des associés avec lesquels construire. Nous avons voulu faire évoluer ce modèle et maîtriser totalement le processus à tous les niveaux (technique, commercial et financier). Notre philosophie aujourd’hui est de bâtir de petites résidences, de 40 logements en moyenne. C’est un pari qui fonctionne bien. Nous sommes aujourd’hui une trentaine de collaborateurs à faire vivre Sepimo. 

Nous avons commencé dans le Val-d’Oise (95) et l’Essonne (91). Bien que ces deux départements restent nos secteurs de prédilection, nous sommes présents dans le reste de l’Île-de-France et en Normandie. Grâce à l’acquisition de Jean Cœur Promotion en 2017, nous officions dorénavant également en Haute-Savoie. Enfin, nous développons actuellement notre activité en Bretagne, où nous venons de signer deux réalisations. 

Quels sont vos programmes emblématiques ?

À mes yeux ils le sont tous ! Nous avons eu l’occasion de mener des opérations à des adresses très prestigieuses, comme à Boulogne-Billancourt (92), rue du vieux pont de Sèvres ou à Rouen (76), boulevard des Belges. Celle-ci était un vrai défi car le terrain était techniquement complexe. 

Toujours en Normandie, près de Rouen, à Mont-Saint-Aignan, nous avons dérogé à notre modèle de petite copropriété pour édifier une résidence étudiante de 200 logements, avec tout le confort moderne. 

Et puis, nous avons de beaux projets en cours à Charvonnex (74), un programme d’une centaine de logements, et avec le Majestic, un immeuble Art Déco dans le centre de Chelles (77). 

Pourriez-vous nous parler des innovations que vous proposez ?

Nous essayons de faire en sorte qu’il n’y ait pas d’espace perdu. C’est dommage de construire des surfaces que l’on n’utilise pas. Par exemple, nous aménageons des toitures-terrasses. Certaines sont des rooftops privatifs, réservés seulement à l’appartement du dernier étage. D’autres sont accessibles à l’ensemble des copropriétaires pour créer des jardins potagers partagés. Nous essayons de faire en sorte que tout le monde puisse profiter d’un peu plus de place et d’un peu de nature à proximité de chez lui. 

Nous offrons aussi aux habitants des services. Nous avons installé, dans l’un de nos immeubles à Bezons (95), un espace de coworking. Pour une prochaine réalisation, nous allons exploiter la toiture afin d’aménager des bureaux partagés et des potagers communs.

Depuis le 1er janvier 2022, les bâtiments neufs doivent respecter la RE 2020. Comment se passe sa mise en application ? 

Nous n’avons pas encore eu l’occasion de la mettre en œuvre. La réglementation environnementale 2020 (RE 2020) concerne les permis de construire déposés à partir du 1er janvier. Nous travaillons déjà avec nos bureaux d’étude pour nous y adapter. 

Le point positif est qu’elle va imposer une meilleure isolation, supérieure à celle de la réglementation thermique 2012 (RT 2012) et qu’elle va diminuer les émissions de carbone. 

D’un autre côté, ce progrès va engendrer une augmentation des coûts techniques. Cette hausse s’ajoutera à celle des matières premières que connaît déjà l’ensemble du secteur de la construction. Cela va mécaniquement faire augmenter le prix de vente, sauf si le prix du foncier venait à baisser. Malheureusement, le coût des terrains a lui aussi plutôt tendance à augmenter. 

Justement, quelle est la situation du foncier dans les zones où vous intervenez ?

Je ne sais pas si c’est une conséquence de la hausse des prix ou de la crise sanitaire mais nous assistons à un phénomène d’étalement urbain. Les acquéreurs sont prêts à aller plus loin, dans des villes moins denses, et à acheter en troisième couronne. Avec le télétravail, ils peuvent s’éloigner des grandes agglomérations. À Paris, Lyon, Annecy ou même Bordeaux, les opportunités sont plus rares. Les prix dans ces secteurs sont donc plus abordables que dans les centres-villes.

Cependant, de nombreuses villes sont réticentes à délivrer des autorisations d’urbanisme. S’il existe des maires bâtisseurs, qui soutiennent la construction de logements neufs, ce n’est jamais très vendeur pour un élu de faire construire. Ils sont très attentifs aux questions environnementales et au nombre de chantiers dans leur ville. La délivrance des permis de construire a beaucoup ralenti avant les élections municipales et pendant le confinement. 

Chez Sepimo, en tant qu'acteur reconnu de la profession, nous travaillons en partenariat avec les élus, pour bien comprendre leurs besoins et surtout ceux de la population.

Enfin, notre capacité d’adaptation et notre réactivité nous permettent d'y répondre, en intégrant cette dimension environnementale, qui devient un des grands enjeux du foncier.

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