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Norbert Fanchon, Groupe Gambetta : "La Covid nous rappelle que tout peut changer très vite"

Publié le 16 décembre 2020

Le Groupe Gambetta, société coopérative créée en 1923, a fait du logement social un axe important de son activité. Après une première interview en 2018, Norbert Fanchon, son Président, répond à nos questions.

Norbert Fanchon, Président, Groupe GambettaQu'est-ce qui a changé dans votre activité depuis notre entretien de 2018 ?

On a créé un Organisme Foncier Solidaire, qui permet, pour les acquéreurs, de dissocier le foncier et le bâti. Les clients achètent le bâti et une société porte le foncier, durant 80 ans. On transforme le prix du terrain en un loyer. Ce qui permet de resolvabiliser pas mal de clients.

Ca baisse nettement les coûts d'acquisition ?

D'environ 35 %. Sa mensualité permet à l’acheteur de payer à la fois son crédit et le loyer du foncier.

C'est destiné plutôt à la primo-accession ?

Oui, parce que c'est sous condition de ressources et on ne peut revendre que sous certaines conditions. Mais aussi, on constate que ça intéresse les personnes âgées. C'est une formule pour des retraités qui vendent leur maison et s'installent en appartement.

Personne ne pourra payer durant 80 ans. Comment ça se passe ?

La société achète le foncier grâce à la Banque des Territoires. À chaque mutation, le paiement du loyer se maintient et le bail se régénère, il repart pour 80 ans.

C'est une façon de contourner certaines contraintes ?

Exactement. Pour l'instant c'est expérimental, tout le monde tâtonne un peu. Il faut expliquer au client, il faut que les élus comprennent, que la banque joue le jeu…

Beaucoup de projets de ce type ?

Dans le Sud-Est, à La Croix-Valmer, Cannes et Aubagne, et aussi en Île-de-France, mais où l'on est moins avancés.

C'est un peu votre nouveau cheval de bataille ?

Oui, exactement, car une chose a évolué, du point de vue sociétal, c'est le rejet de la construction. Une tendance qu'on a bien sentie durant les élections municipales, et qui ne retombe pas une fois les exécutifs installés.

On ne veut plus voir construire ?

Non, non. On est dans la contradiction, car les prix augmentent, les gens qui travaillent ne savent plus où se loger, ils s'éloignent, d'où des problèmes de transport, d'émission de CO², bref quelque chose de pas très vertueux. On parle aussi de l'artificialisation des sols...  
La construction neuve ne passe plus dans la population. C'est un mouvement de fond, c'est comme ça.

La Covid vous a beaucoup ennuyé ?

Oui, l'activité a connu un recul, on va perdre de l'argent cette année. Mais je fais du logement, j'ai des clients, des collaborateurs qui travaillent, en somme, ça pourrait être pire !

Et puis la Covid nous appris à nous adapter, à comprendre que tout peut bouger rapidement. Quand les inquiétudes se seront éloignées, bien sûr, ça permettra de se souvenir que le monde peut changer très vite, ce qu'on avait un peu oublié.

Quelle est l'attitude des acquéreurs ?

Ils sont toujours très portés à l'achat. Ceux qui ont des incertitudes au niveau du travail, les saisonniers, les indépendants : eux hésitent bien sûr ; Et puis il y a les autres, tous ceux qui pensent à acheter : l'argent n'est pas cher, ils sont plutôt confiants dans l'avenir… On ne ressent pas une inquiétude qui bloquerait les achats. 
Les investisseurs sont là aussi, donc la pierre est bien une valeur refuge. Si on avait pu avoir des doutes à ce point de vue, la période permet de les effacer.

Je voyais tout à l'heure que le HCSF pensait à resserrer ses préconisations… Il ne faudrait pas qu'ils jouent trop à ça. C'est ce qui m'inquiète.
On dirait qu'on veut interdire aux pauvres de s'enrichir, de devenir propriétaire. 

On a déjà du mal à obtenir des permis de construire, s'il n'y a plus de crédit pour nos clients, ça va devenir compliqué.

L'an prochain va arriver la RE 2020, Qu'en dites-vous ?

J'ai vu que le chauffage au gaz sera interdit… Il y a quelque temps on le préconisait à la place de l'électricité…

On peut faire beaucoup de choses mais il faut que le client final puisse se l'offrir.
Quand on nous dit "c'est trop dense, il faut enlever un étage", eh bien, on fera 50 logements au lieu de 80…

Ce sont les injonctions contradictoires qui sont difficiles à concilier. Aujourd'hui les élus locaux disent "On ne veut plus de construction", l'Etat dit "Il faut en construire plus" et les français disent "Nous, on veut plus de maisons". On essaie de réunir tout ça !

Pouvez-vous me citer des programmes dont vous êtes particulièrement satisfait ?

À Tours, le programme "Rives de Loire" nous a valu une Pyramide d'Argent du Bâtiment Bas Carbone.

À Carroz, un programme doté d'une serre, avec beaucoup d'espaces verts et où les bâtiments qu'on construit ne se remarquent pas du tout au sein de la nature qu'on crée autour. 

Et puis à Asnières, en plein centre-ville, un ancien garage, qu'on va reconstruire entièrement, avec des logements au-dessus.

Norbert Fanchon, Président, Groupe Gambetta
L'inédit à Asnières-sur-Seine (92)

Norbert Fanchon, Président, Groupe Gambetta
BOTANY à La Riche (37)


 

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